Retour sur le Comic Con Paris 2015, le rendez-vous de l’année pour les fans de super-héros et de fantasy ! Affluence, cosplay et maladresses !
San Diego Comic-Con
Créé en 1970, Le Comic-Con International est un événement qui se tient chaque année dans la ville de San Diego en Californie. A l’origine, il s’agissait d’une convention essentiellement basée sur les comics books, mais qui s’est élargie par la suite à l’ensemble de l’univers de la pop culture, pour s’ouvrir à un public plus large. Aujourd’hui, on y trouve des stands dédiés au cinéma, aux séries tv, aux jouets et figurines ou encore aux jeux vidéo. Au fil des années, la Comic-Con s’est imposée comme le rendez-vous des fans et collectionneurs de science-fiction, d’heroic fantasy et de fantastique, au point de devenir la plus grande manifestation du genre en Amérique du Nord, et la quatrième de la planète après le Comiket au Japon, le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, et le Festival de bande dessinée de Lucques en Italie. Chaque année, c’est l’endroit idéal pour les fans qui souhaitent rencontrer les acteurs et dessinateurs de leurs séries favorites et découvrir de nombreux objets collectors vendus en exclusivité. C’est également l’occasion d’assister à des avant-premières, comme ce fût le cas lors de l’édition 2015, avec la présentation des premières images du nouveau Star Wars. Le succès de la Comic-Con de San Diego a entrainé la déclinaison de l’événement dans plusieurs grandes villes des Etats-Unis et du monde entier.
Le Comic Con à Paris
En 2007, les organisateurs du festival Japan Expo décident de créer un événement dédié aux comics sous le nom de Kultima. Il se déroule pour la première fois au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte, en même temps que le festival Chibi Japan Expo. C’est une réussite puisqu’il accueille près de 18 000 visiteurs. En 2009, le salon se renomme Comic Con’ sur le modèle de l’événement américain. L’édition 2014 n’a pas lieu en juillet au parc des expositions comme les années précédentes, car les organisateurs souhaitent dissocier l’événement de la Japan Expo, pour lui permettre de prendre de l’ampleur. En 2015, la société ReedPop, déjà organisatrice de la Comic-Con new-yorkaise, souhaite internationaliser sa franchise, après une implantation réussie en Australie et en Inde, et c’est finalement la ville de Paris qui est choisie pour accueillir la première édition européenne. C’est ainsi que voit le jour le Comic Con Paris 2015, grâce au partenariat de Reed Expositions France, un organisateur de salons professionnels et grand public, de ReedPOP, organisateur des Star Wars Celebration et de nombreux Comic-Con à travers le monde, et de JTS Group, les maîtres d’œuvres de Japan Expo.
L’édition 2015
Le Comic Con Paris 2015 s’est donc tenu du 23 au 25 octobre à la Grande Halle de la Villette. C’est au final plus de 30 000 visiteurs qui ont déambulé parmi les stands d’éditeurs, de merchandising, de créateurs et d’artistes en tous genres. Pendant 3 jours, ils ont également pu assister à des conférences, des séances photos ou des concours de cosplay, l’une des marques de fabrique du salon. De grands noms de la culture geek était présents pour l’occasion, parmi lesquelles Frank Miller, un légende du comic, créateur de 300, de Sin City, et du célèbre Batman: Dark Knight, et Louis Leterrier, parrain de cette édition et réalisateur de l’Incroyable Hulk. Les plus chanceux d’entre eux ont assisté aux masterclass d’Eric Serra, compositeur de musique de film comme le Grand Bleu, Léon ou le Cinquième Elément, et de Jeff Mann, à l’origine de la conception des vaisseaux et des créatures de Star Wars. Les amateurs de séries et de cinéma ont également pu apercevoir James Marsters, alias Spike dans Buffy contre les vampires ou Carrie-Anne Moss, l’interprète de Trinity dans Matrix. Pas de chance par contre pour les fans de Game of Thrones, puisque Maisie Williams, l’incontournable Arya Stark, a annulé sa venue au dernier moment.
Ma journée à la Comic Con Paris
J’ai donc pris la route pour le Comic-Con samedi matin avec une dizaine d’amis, tous passionnés et impatients. Plusieurs d’entre eux s’était rendus à la Comic-Con de San Diego cet été et m’avait dépeint la démesure de l’événement. Nous sommes arrivés vers 11h sur Paris et avons facilement trouvé une place de parking pas loin de la Cité de Sciences. Nous avons donc dû traverser tout le Parc de la Villette, étonnamment peu fourni en indications et balisages. Après un check-in rapide et une petite photo souvenir, nous avons enfin pénétré dans la Grande Halle et le premier constat fût sans appel : c’est petit ! En me basant sur les vidéos des différentes éditions américaines, je m’attendais à quelque-chose de beaucoup plus impressionnant. La deuxième déception, c’est qu’aucun document ou cadeau d’accueil ne nous a été remis, pas même le tour de cou pourtant mentionné sur le billet d’entrée. Dommage ! La bonne surprise par contre, c’est que les visiteurs ont été créatifs et impliqués, puisqu’on a assisté à un véritable défilé de cosplays plus réussis et originaux les uns que les autres. Nous nous sommes donc lancés dans une première découverte du salon avec au programme, quelques stands d’édition et beaucoup de goodies et de merchandising. Honnêtement, en une heure les visiteurs pouvaient facilement faire le tour sans se presser. Ce fût un peu plus long pour nous, car l’un de mes amis a fait sensation avec son cosplay du Docteur Doom (Fatalis pour la version française), ce qui nous a contraint à nous arrêter à peu près tous les 2 mètres pour des séances photos. Mon costume du Joueur du Grenier a également fait mouche et je pense même avoir réussi à faire croire à certain que Fred Molas avait fait le déplacement avec sa chemise à fleurs pour l’occasion.
Après avoir pris quelques renseignements, nous avons rapidement décidé de ne pas assister aux conférences, puisqu’il fallait faire la queue pendant plus d’une heure, et de ne pas attendre les séances photos avec les stars présentes ce jour-là, puisque de toute façon il aurait fallu arriver à 9h pour obtenir un ticket. On s’est donc contenté des pintes de bières du stand Brooklyn Brewery, deux fois moins chères que celles du stand du Dernier Bar avant la Fin du Monde, et de refaire le tour du propriétaire. L’occasion de passer un peu plus de temps sur l’espace dédié aux jeux de rôles et d’aller se chercher quelque chose à manger au niveau de la zone extérieure. Compte tenu de la file d’attente incroyable devant le stand de bagels, nous nous sommes rabattus sur le foodtruck sans gluten, histoire de se régaler avec un superbe wrap de poulet aussi fade que froid. Nous avons ensuite fait une dernière fois le tour, en prenant le temps de découvrir le travail des artistes et créateurs, présents dans les espaces latéraux, et de prendre des photos souvenirs sur le Trône de fer ou avec les Raptors de Jurassic World. Au final, nous avons quitté les lieux vers 17h, après une après-midi en demi-teinte, entre tranches de rigolades et déceptions, et en étant bien contents de pas avoir investi dans un pass 3 jours.
Bonne humeur & problèmes d’organisation
C’est donc l’heure du bilan pour cette première édition du Comic Con Paris et il y a beaucoup de choses à dire ! Commençons par les points positifs. Tout d’abord, on peut féliciter les visiteurs pour leurs costumes et leur motivation. Cette journée aurait été assez triste sans leur participation et les organisateurs peuvent vraiment nous remercier. Car c’est un vrai public de connaisseurs qui a fait le déplacement. J’avais un peu peur de croiser des bandes des jeunes dissipés et des badauds alcoolisés, mais ça n’a pas été le cas. Au final, la circulation dans les allées était assez agréable avec peu de bouchons et une atmosphère sonore pas trop surchargée. Il faut également saluer le choix du lieu, lumineux et adapté à l’événement. Je pense cependant que la prochaine édition aura lieu dans un endroit plus grand. J’ai également apprécié les quelques stands orientés fantasy qui auraient pu être plus nombreux à mon goût, pour diversifier un peu le contenu du salon. Au final, je retiens surtout ici une bonne dynamique des participants sur laquelle devra capitaliser l’équipe du Comic Con pour l’année 2016, tout en prenant en compte les nombreux retours liés à l’organisation.
Car oui, il y a beaucoup de choses à revoir ! Ma première remarque concerne le branding de l’événement en lui-même. Je trouve inadmissible qu’aucun goodie n’ait été remis aux visiteurs à l’entrée. Dans tous les salons auquel j’ai participé, le public avait le droit, au minimum, à un sac avec un plan et un stylo publicitaire. C’est même scandaleux quand on découvre que les seuls objets estampillés Comic Con sont un pauvre autocollant, un t-shirt et une affiche qui sont vendus à prix fort ! Je suis également déçu par la nature et la variété des stands. Déjà, près d’1/3 du salon était dédié à Star Wars et les deux gros éditeurs de comics Marvel et DC, n’étaient pas présents. Ensuite, il y avait une grosse redondance sur les stands de merchandising avec une omniprésence des Pop, des figurines certes sympathiques, mais franchement pas au point d’être vendues sur 1 stand sur 2. De manière générale, les objets présentés sur les stands n’étaient pas au niveau. Je n’ai noté aucune exclusivité, aucune figurine collector et peu d’entre elles en rapport avec l’univers des comics. Les organisateurs auraient également dû porter une attention particulière au contenu et au respect du thème. Je prends pour exemple le stand Jeuxvidéos.com, le plus cheap que j’ai jamais vu avec une zone de 10 mètres sur 5 habillée d’une bâche, de 2 tables et de 3 pins, ou le stand Canalsat, disproportionné et à côté de la plaque avec ses jeux concours ridicules et son animateur de supermarché. Le dernier point noir concerne l’organisation et la gestion des flux. Je ne connais pas l’agence événementielle qui a été mandatée pour ce Comic Con, mais le boulot é été réalisé avec les pieds : Un balisage aux abonnés absents, un habillage minimal, des informations introuvables, un accueil maladroit, une animation petit bras et un parcours mal pensé. Je prends pour exemple la sortie du salon qui ne se faisait pas par les portes mais par l’extérieur via des grilles de chantier, en mode « voleurs ». Du jamais vu !
Au final, je dirais qu’il y a encore beaucoup de travail à fournir pour faire de ce Comic Con made in France un événement au niveau de ses aînés. Les organisateurs savent aujourd‘hui qu’ils peuvent compter sur une communauté dynamique, à eux maintenant de faire leur part du boulot en nous offrant une expérience plus riche, dense et généreuse.
Le Comic-Con Paris 2015 en images :
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